Saccage dans la réserve faunique des Laurentides | La Cour supérieure n’entendra pas la cause

Saccage dans la réserve faunique des Laurentides | La Cour supérieure n’entendra pas la cause

Les actes de saccages commis sur des terrains occupés par des Pekuakamiulnuatsh dans la réserve faunique des Laurentides (Partie sud-ouest de Nitassinan), demeurent impunis.

En janvier 2023, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan avait déposé une poursuite au civil demandant à la Cour d’ordonner aux Hurons-Wendat le remboursement des frais occasionnés par le vandalisme, de ne pas empêcher la pratique d’ilnu-aitun dans le secteur et de déclarer qu’ils ne détiennent aucun droit ou titre exclusif.

Malheureusement, la Cour supérieure a décidé qu’elle ne peut entendre la cause tant que les droits de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh n’auront pas été reconnus par les gouvernements ou par une décision judiciaire. Pour cette raison, la juge ne se prononce donc pas sur les demandes de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan. Katakuhimatsheta (conseil des élus) tient à rassurer ses membres : la portée de nos droits ancestraux et la pratique d’ilnu-aitun ne sont pas affectées par le jugement puisque le dossier n’est pas entendu devant la Cour.

La décision de la juge est désolante pour toutes les Premières Nations, car elle refuse de se pencher sur les méfaits commis à l’encontre de nos membres sur la base que nos droits ancestraux n’ont pas été reconnus par un Tribunal canadien. Pourtant la Charte canadienne est déjà censée reconnaître, confirmer et protéger nos droits ancestraux. Rappelons que le Directeur des poursuites criminelles et pénales avait également refusé de porter des accusations contre la Nation huronne-wendat. Encore une fois, nous constatons une justice différente pour les Premières Nations.

Pekuakamiulnuatsh Takuhikan analysera le jugement dans les prochains jours afin de déterminer si un appel de la décision sera déposé au début de l’année 2025. Aucun autre commentaire sera émis pour le moment.

Rappel des faits

Deux terrains occupés par des membres de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh ont été saccagés à l’aide de machinerie lourde en 2022. Selon un avis publié par la Nation huronne-wendat, ces actions auraient été entreprises à la suite d'une décision de leur Conseil de « remettre à l’état naturel toute installation non autorisée » sur le territoire qu’ils revendiquent.