La Première Nation ilnu de Mashteuiatsh tient à réagir publiquement et faire part de sa déception concernant l’information publiée aujourd’hui dans certains médias selon laquelle un rapport réalisé par Me John Gomery conclut à une situation « intolérable et dangereuse » et à une primauté des droits de la nation huronne-wendat dans la réserve faunique des Laurentides.

Le rapport de Me Gomery ne véhicule que le point de vue du Conseil huron-wendat et de Konrad Sioui. La Première Nation de Mashteuiatsh n’a aucunement participé à cette démarche avec Me Gomery qui agissait à titre de consultant mandaté et payé par les Hurons-Wendat.

« Nous tenons à déplorer fortement le fait que les éléments qui sont véhiculés dans les médias entretiennent encore de l’exagération et des faussetés à l’égard de la situation vécue pendant la période de chasse, alors que la réalité est tout autre. Encore une fois cette année, l’activité de chasse dans la réserve faunique des Laurentides s’est déroulée de façon ordonnée et avec civisme, ainsi que nous le prônons au sein de notre population », mentionne le chef Clifford Moar.

La Première Nation de Mashteuiatsh tient à rappeler que, dans un jugement rendu le 30 septembre 2011 à Ottawa, après avoir entendu toutes les parties impliquées et pris connaissance du rapport de Me Gomery, la Cour fédérale a entièrement débouté les demandes et prétentions du Conseil huron-wendat et de Konrad Sioui visant, notamment, à empêcher les Premières Nations de Mashteuiatsh et d’Essipit de promouvoir et encourager leurs activités traditionnelles de chasse dans la réserve faunique des Laurentides. La Cour fédérale a stipulé que : « La preuve […] n’est pas suffisante pour conclure à l’urgence de la situation et à l’existence d’un préjudice irréparable […]. La preuve ne permet pas de conclure qu’il y a un risque réel ou imminent pour la sécurité [...] à l’aube de la période de chasse 2011. »

La présence historique et contemporaine des Pekuakamiulnuatsh dans une grande partie du territoire connu sous le nom de réserve faunique des Laurentides est démontrée et ceux-ci y possèdent des droits ancestraux. C’est pour cette raison que Mashteuiatsh négocie actuellement un Traité avec les gouvernements provincial et fédéral.

Quant au jugement Sioui de la Cour suprême, invoqué par les Hurons-Wendat pour soutenir leurs prétentions territoriales, plusieurs experts confirment que celui-ci réfère uniquement à une permission large d’exercer sa religion et ses coutumes. Il ne définit aucun territoire général d’application (limites territoriales), ni la portée des droits qui en découlent.

La Première Nation de Mashteuiatsh a déjà eu l’occasion d’exprimer à plusieurs reprises sa volonté et se montre toujours disposée à discuter pour trouver un terrain d’entente avec le Conseil huron-wendat, dans la mesure où le cadre de ces discussions respecte et tient compte de la nature et de la portée exacte des droits des parties sur ce territoire. La Première Nation de Mashteuiatsh n’acceptera jamais de s’associer à un processus qui aurait pour conséquence de nier la réalité historique de l’occupation de ce territoire par les Ilnuatsh. Il est à noter que plusieurs autres Premières Nations du Québec sont également touchées par les prétentions territoriales huronnes-wendat qui n’ont cessé de s’accroître au fil du temps.

La Première Nation ilnu de Mashteuiatsh (Pekuakamiulnuatsh) est située au Lac-Saint-Jean. Elle compte 5 189 membres dont plusieurs sont établis dans la communauté de Mashteuiatsh. Le Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean est l’organisation politique et administrative qui représente les Pekuakamiulnuatsh.