Pour Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, une refonte du régime forestier au Québec est impérative. Des changements s’imposent depuis longtemps dans les façons de gérer et d’exploiter la forêt afin d’assurer la pérennité d’ilnu-aitun, de préserver la biodiversité et d’assurer la survie des espèces menacées comme Atiku.

À la suite d’une rencontre tenue le 18 janvier à Mashteuiatsh avec la ministre des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), Maïté Blanchette Vézina, le chef Gilbert Dominique avait accepté de faire état de certaines observations dans le cadre des Tables de réflexion sur l’avenir de la forêt, plus spécifiquement à l’occasion de la rencontre avec les Premières Nations non conventionnées le 15 février à Québec. Or, c’est avec une grande déception que le chef Dominique avait constaté que la ministre avait quitté la rencontre avant même d’entendre les propos des chefs présents.

Bien que Pekuakamiulnuatsh Takuhikan ait participé activement à plusieurs consultations similaires par le passé sans obtenir d’actions ou de résultats favorables, il a tout de même accepté de nouveau de participer aux Tables de bonne foi, tout en ne manquant pas de déplorer l’improvisation de la démarche.

Qui plus est, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan a aussi signalé à la ministre le manque de cohésion de la démarche avec les enjeux liés au caribou. Pourtant, on pouvait lire ceci dans un communiqué du 11 février provenant du Cabinet de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts : « La gestion de la forêt doit dorénavant être pensée comme un tout intégré afin de diminuer les risques et de préserver la biodiversité, les espèces menacées et les avantages socioéconomiques. »

Pekuakamiulnuatsh Takuhikan a donc déposé, le 12 avril, un document de réflexion faisant état des droits, du titre ancestral ainsi que de plusieurs enjeux et préoccupations de notre Première Nation, notamment l’évolution de la négociation du projet de traité, notre gouvernance de Nitassinan, la vision et les observations de nos membres et de notre organisation sur l’état de la forêt ainsi que nos constats quant aux processus de consultation et d’accommodement inadéquats et défaillants. Pekuakamiulnuatsh Takuhikan y reprend l’essentiel des difficultés rencontrées par notre Première Nation au quotidien dans le cadre de la mise en œuvre des activités forestières ainsi qu’une série de recommandations, dans une optique d’amélioration de la gestion forestière correspondant aux aspirations et droits de notre Première Nation et à la mise en valeur durable du patrimoine forestier.

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