Pekuakamiulnuatsh Takuhikan comprend la frustration des dirigeants atikamekw et appuie la reconnaissance pleine et entière de leur statut de peuple distinct, possédant des droits ancestraux et un titre aborigène sur leur territoire ancestral. Les Pekuakamiulnuatsh (Ilnuatsh du Pekuakami) étant voisins à la Nation atikamekw et ayant développé des liens privilégiés et même familiaux depuis bon nombre d’années se disent très sensibles à cette revendication légitime. « Confrontés également depuis des dizaines d’années au développement et à l’exploitation des ressources naturelles sur le territoire ancestral (Nitassinan) sans avoir réglé la question des droits ancestraux et du titre aborigène, les Pekuakamiulnuatsh en ont assez d’attendre la venue d’un traité », signale le chef Clifford Moar.

Après plus de trente ans de négociation, malgré la reconnaissance des droits ancestraux en 1982 par la Constitution canadienne, l’évolution de la jurisprudence en matière autochtone et l’adoption en 2010 par le Canada de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, le projet de traité pour notre Première Nation n’est toujours pas finalisé en dépit d’une entente de principe signée en 2004. « En date d’aujourd’hui et malgré les belles paroles et les signes positifs, le Cabinet fédéral n’a pas encore renouvelé le mandat de négociation — échu depuis le 31 mars dernier — du ministre des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada. De son côté, malgré la reconnaissance par le gouvernement du Québec des nations autochtones en 1986, il tarde toujours à donner des réponses dans plusieurs dossiers, notamment ceux touchant la gestion du territoire et l’exploitation des ressources », indique également le chef.

Pekuakamiulnuatsh Takuhikan rappelle qu’il faudra bien, un jour ou l’autre, que les gouvernements finissent par régler l’épineuse question des droits ancestraux et du titre aborigène et également dégager, pour les nations autochtones, une place honorable dans la gestion et le développement de leur territoire ancestral. Le chef Moar souligne que « la patience des Pekuakamiulnuatsh a ses limites ».

La Première Nation ilnu de Mashteuiatsh (Pekuakamiulnuatsh) est située au Lac-Saint-Jean. Elle compte 5 846 membres dont plusieurs sont établis dans la communauté de Mashteuiatsh. Pekuakamiulnuatsh Takuhikan est l’organisation politique et administrative qui représente les Pekuakamiulnuatsh.