Alors que le projet de l’aménagement de l’intersection à la route 169 au bout de la rue Mahikan avait franchi avec succès l’étape des plans et devis, avec la collaboration et l’assentiment des équipes techniques du ministère des Transports du Québec et de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, du cafouillage administratif refait surface de la part du Ministère, mettant en péril l’échéancier du projet.

L’appel d’offres pour le projet d’intersection à la route régionale était pourtant prêt pour publication au début de juin 2023, mais une rencontre avec des fonctionnaires de la Direction générale régionale du Ministère et une lettre envoyée presque simultanément le 9 juin 2023 viennent compromettre la réalisation du projet dans le délai prévu. Fait à noter peu enviable, la lettre de réponse de la Direction générale régionale faisait suite à des lettres de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan datant de juin 2022 et février 2023.

En effet, bien que le Ministère ait les plans en mains depuis 2018, il prétexte qu’il n’était pas au courant qu’une partie de l’emprise de ses infrastructures empiète sur les terres de réserve de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh. Cette raison évoquée pour expliquer les délais dans le cadre de l’élaboration de l’entente de collaboration est tout à fait farfelue, puisque les lots visés ont eu le statut de terres fédérales en 2018 avant de devenir des terres de la Première Nation en 2019. Ces étapes du projet d’agrandissement du territoire de Mashteuiatsh et l’adoption de notre propre Code foncier en 2021 avaient été largement diffusées et médiatisées sur les plans local et régional.

« Pour nous, ce report d’un an pour la réalisation des travaux d’aménagement de la nouvelle intersection est totalement inacceptable. Tous les aspects techniques sont établis, incluant l’aspect de la sécurité à l’intersection. Nous avons convenu depuis 2022 que nous partagions les coûts à la hauteur de 42 % et nous sommes prêts à aller de l’avant. Les délais administratifs du Ministère sont déraisonnables et causent des préjudices importants pour l’accès et l’attractivité de notre parc industriel, sans parler qu’ils compromettent la sécurité en retardant le déplacement du transport lourd vers la nouvelle voie d’accès », déplore le conseiller désigné Infrastructures et services publics, Jonathan Gill-Verreault.

« Le Ministère sait bien qu’il traite avec une Première Nation depuis le début du projet en 2018, alors pourquoi n’a-t-il pas pris les dispositions nécessaires dès le départ ou dans le cheminement du projet? Pekuakamiulnuatsh Takuhikan a même pris soin de soumettre un projet de permis au Ministère pour une servitude de passage tenant compte de notre Code foncier et permettant de répondre aux préoccupations de ce dernier en matière d’occupation et d’utilisation de la bande de terre en question », signale Jonathan Germain, également conseiller désigné Infrastructures et services publics.

Encore une fois, les dédales du gouvernement du Québec sont probants dans ce dossier pourtant porteur pour le développement de notre Première Nation et de l’ensemble de la région. C’est une autre occasion ratée par le Québec qui s’ajoute à une liste déjà longue.

Rappelons du côté de Mashteuiatsh que les travaux de prolongement de la rue Mahikan jusqu’à la route régionale 169 vont bon train et se termineront en août 2023. Cette route de 2,3 km vise à desservir le parc industriel, mais tous les automobilistes pourront l’utiliser. Les travaux d’aménagement d’une intersection à la route régionale doivent faire l’objet d’une entente de partage des coûts qui tarde entre le ministère des Transports du Québec et Pekuakamiulnuatsh Takuhikan en raison du cafouillage administratif du Ministère. Il était visé de livrer l’intersection à la fin octobre 2023, en conformité avec les plans et devis.