Katakuhimatsheta (Conseil des élus) affirme sa compétence en matière de services à l’enfance et à la famille. Dans cette perspective, une lettre d’intention a été envoyée le 2 juin dernier au ministre Marc Miller des Services aux Autochtones Canada, au ministre Ian Lafrenière, responsable des Affaires autochtones du Québec et au ministre Christian Dubé de la Santé et des Services sociaux du Québec afin de leur faire part de notre position.

Le 21 juin 2019, le gouvernement du Canada sanctionnait la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis reconnaissant ainsi la nécessité de travailler ensemble pour le bien-être des enfants autochtones tout en affirmant la nécessité de mettre fin à la surreprésentation de ceux-ci dans les systèmes de services à l’enfance et à la famille. Pekuakamiulnuatsh Takuhikan de même que les Pekuakamiulnuatsh possèdent le droit à l’autodétermination, incluant le droit inhérent à l’autonomie gouvernementale, ce qui comprend la capacité et la compétence législative pour développer et élaborer nos propres lois et règlements. Ces règles concernent, entre autres, la protection de nos enfants, de nos familles, de notre langue et de notre culture, et ce, peu importe le lieu de vie de nos membres, tel que stipulé dans les différents textes internationaux comme la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant ainsi que la Déclaration sur les droits des enfants des Premières Nations (APNQL) et l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.
 
La direction Santé et mieux-être collectif de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan compte agir à titre de « corps dirigeant autochtone » afin de procéder au développement et à la gestion de tout ce qui concerne la protection des jeunes et des familles de la Première Nation et ainsi exercer notre compétence législative en la matière. Considérant les démarches d’autodétermination de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan en vue de la conclusion d’un traité, de la reconnaissance de nos droits ancestraux, de l’adoption de notre propre constitution et de l’atteinte d’une pleine autonomie gouvernementale, nous estimons que l’exercice de notre compétence législative en matière de services à l’enfance et à la famille est une priorité et une opportunité de faire valoir les droits de nos enfants et familles dans le respect de la culture ilnu.
 
Nous considérons important de préciser que, dès l’adoption de notre propre législation concernant les services à l’enfance et à la famille, celle-ci s’appliquera automatiquement, de plein droit, aux enfants et familles ilnu de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh.