Pekuakamiulnuatsh Takuhikan accueille favorablement les grandes lignes du rapport de la Commission Viens qui expose des réalités connues et dénoncées depuis longtemps déjà. Ainsi qu’il en avait fait état lors de son passage à la commission d’enquête à Val-d’Or en novembre 2017, le principal enjeu réside dans la réelle volonté du gouvernement de s’acquitter de ses obligations de soutenir les Premières Nations afin qu’elles puissent offrir des services adaptés à leur culture, avec des moyens adéquats et équitables. Le constat de discrimination systémique est accablant et il doit être éradiqué.

Au passage, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan tient à souligner le courage des femmes qui ont osé faire des révélations à l’égard d’abus dont elles étaient victimes, et qui sont à l’origine de la commission d’enquête.

« Le travail de réconciliation s’impose certes, et pour qu’il puisse générer les effets souhaités, il doit se déployer avec une réelle prise de conscience et une volonté sincère d’établir une nouvelle relation basée sur le respect et des pratiques équitables et honorables, exemptes de discrimination. Au-delà de simples efforts d’adaptation, les réalités culturelles, sociales et géographiques des Premières Nations doivent être véritablement prises en compte », a mentionné le vice-chef aux relations avec les Premières Nations et les gouvernements, M. Charles-Édouard Verreault, qui était présent ce matin lors de la déclaration du premier ministre M. François Legault pour présenter ses excuses aux nations autochtones.

Dans le mémoire qu’il avait déposé à la commission d’enquête, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan soumettait trois éléments sur lesquels il estime être victime de pratiques discriminatoires : le financement des services de police, les limitations à l’alimentation traditionnelle et les services de protection de la jeunesse.

Depuis de nombreuses années, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan déplore le sous-financement des services policiers autochtones. Les membres de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh doivent pouvoir bénéficier de services de même niveau que ceux des communautés environnantes. En ce qui a trait aux services de protection de la jeunesse, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan considère primordial de tenir compte de la particularité culturelle des jeunes de la Première Nation et veut s’assurer d’être consulté et de prendre part à toute décision pouvant affecter les ressources de type familial qui accueillent des jeunes Pekuakamiulnuatsh. Il sera particulièrement vigilant à l’égard de ces aspects lors de la mise en œuvre des appels à l’action dont certains paraissent très appropriés en fonction des enjeux soulevés, par exemple les appels à l’action nos 36 et 113.

Par ailleurs, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan considère très intéressante l’idée d’instituer un mécanisme de suivi formel indépendant qui permettra de mesurer les progrès et de contraindre à poursuivre la mise en œuvre des solutions lorsqu’elles tardent à se déployer. À l’instar d’autres organisations des Premières Nations, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan entend demeurer un observateur attentif de la mise en œuvre des solutions par le gouvernement et même s’impliquer activement lorsque cela s’avère nécessaire.

« Les excuses du gouvernement constituent un premier geste, mais l’heure est à la réconciliation véritable et à l’action! L’une des clés est la considération réelle des Premières Nations, de leurs droits et de leur dignité, dans une relation de nation à nation. Nous invitons nos membres à prendre part à la veille citoyenne quant à la réalisation des solutions proposées et à la dénonciation de toute situation discriminatoire », a souligné en terminant le vice-chef Verreault.