Katakuhimatsheta (Conseil des élus) de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh confirme son adhésion à l’entente intitulée Compréhension commune traditionnelle sur le prélèvement du caribou dans le territoire traditionnel cri de Chisasibi, Eeyou Istchee, entre la Nation crie d’Eeyou Istchee et la Nation Innue permettant à des chasseurs reconnus des communautés de la Nation Innue d’obtenir l’autorisation de chasser le caribou sur le territoire traditionnel de Chisasibi pour la présente saison hivernale. L’entente a été entérinée par visioconférence le 24 janvier 2022.
Cette entente historique, de Nation à Nation, a été élaborée dans l’exercice des droits constitutionnels à l’autodétermination et à la gouvernance, dans la poursuite des intérêts traditionnels mutuels et avec le souci de la protection des populations de caribou. Elle reflète l’esprit d’entraide et de partage qui existe depuis toujours entre les Nations. Ainsi, la Nation crie réserve et partage une partie de son prélèvement prévu cet hiver sur son territoire traditionnel à la Nation Innue.
Le prélèvement du caribou sera réalisé uniquement à des fins rituelles, culturelles, éducatives, communautaires et de subsistance et conformément aux coutumes et valeurs traditionnelles. Les chasseurs désignés seront autorisés à chasser la harde de caribous de la Rivière aux Feuilles (Leaf River) sur le territoire traditionnel de Chisasibi, un groupe par communauté à la fois, entre le 1er et le 28 février.
Pour la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh, le groupe de trois chasseurs désignés sera autorisé à chasser un maximum de 10 caribous – sur un total ne devant pas excéder 300 pour l’ensemble de la Nation Innue. Il sera formé de trois katipelitaka (gardiens de territoire de chasse), MM. Stacy Bossum, Jean-Pierre Verreault et Charlie Metapeu Dominique, qui ont été choisis pour leur connaissance des principes et valeurs en lien avec la chasse communautaire et pour leur aptitude à communiquer en cri, en anglais ou en nehlueun, et faisant partie de la relève des chasseurs communautaires de la Première Nation.
« Le groupe de chasseurs provenant de notre Première Nation est celui qui a été désigné pour faire le montage du campement qui servira, à tour de rôle, aux chasseurs des autres communautés innues. Par ailleurs, fait important à souligner, l’un de nos agents territoriaux a été mandaté pour agir à titre de coordonnateur innu pour assurer le respect et faciliter la mise en œuvre de l’entente », a précisé le conseiller désigné au territoire, M. Jonathan Gill-Verreault.
Le volet communautaire de cette chasse ainsi que les aspects de transmission culturelle sont primordiaux. De plus, un partage communautaire de gibier sera fait, selon certaines modalités à définir.
« Alors que nous devons lutter pour la survie de cette espèce emblématique, Atiku, sur le territoire innu, la transmission des connaissances doit se poursuivre pour assurer la sauvegarde de nos traditions ancestrales. Nous sommes honorés, comme membres de la Nation invitée, de pouvoir récolter quelques caribous parmi la harde du territoire traditionnel de Chisasibi afin de pouvoir offrir des ateliers de transmission culturelle aux élèves des écoles Amishk et Kassinu Mamu ainsi qu’à la population. Ces ateliers permettront, entre autres, d’accroître les connaissances quant au dépeçage du caribou prévoyant l’utilisation de toutes les parties de l’animal, qui aura été chassé avec le plus grand respect, de renforcer le sentiment de fierté d’être Pekuakamiulnuatsh et de perpétuer les traditions de nos ancêtres », a souligné le chef de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh, M. Gilbert Dominique.
Atiku se situe au cœur de l’identité et de la culture innue. En raison de son déclin sur Nitassinan (notre territoire), la perte de ce lien étroit et privilégié avec Atiku entraîne une perte culturelle inévitable et met en péril nos droits et nos titres ancestraux. C’est pourquoi nous poursuivons activement nos démarches auprès du gouvernement du Québec pour que des processus de consultation et des mesures de protection soient mis en place sans délai concernant le caribou et son habitat, puisque les actions menées jusqu’à présent sont nettement insuffisantes et ne prennent pas en compte nos préoccupations.
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