Malgré les promesses du gouvernement fédéral d’assurer un financement suffisant, équitable et prévisible en éducation pour les enfants des Premières Nations, le ministère Services aux Autochtones Canada continue de défendre une formule de financement inadéquate qui compromet l’offre de services éducatifs de la communauté de Mashteuiatsh. « Un écart à la baisse de plus de 1 million $ est anticipé pour Mashteuiatsh en 2021-2022, attribuable à cette formule de financement provisoire, ce qui est inacceptable et met en péril le système éducatif de la communauté pour lequel tant d’efforts ont été investis depuis la prise en charge de l’éducation dans les années 1980 », déplore le vice-chef aux relations avec les Premières Nations et les gouvernements de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, Charles-Édouard Verreault.

Le vice-chef Verreault participe par ailleurs activement aux travaux en cours avec le Conseil en éducation des Premières Nations visant à proposer une formule de financement véritablement adaptée aux réalités des écoles et qui favorisera la réussite des élèves des Premières Nations.

Depuis 2019, le ministère Services aux Autochtones Canada a mis en œuvre une nouvelle approche provisoire de financement en éducation qui cause de l’instabilité et une diminution substantielle du financement identifié pour Mashteuiatsh par rapport à ce qui était prévu dans l’entente globale de financement.

« Nous souhaitons maintenir le modèle de financement prévu dans notre entente globale, tant et aussi longtemps qu’une formule Première Nation qui répond à nos besoins réels ne sera pas approuvée. Le ministre Marc Miller a lui-même qualifié la formule provisoire de “déficiente” lors de son intervention à l’assemblée générale de l’Assemblée des Premières Nations le 9 décembre dernier », signale le vice-chef Verreault.

Malgré les tentatives répétées afin d’obtenir des explications claires de la part du ministère, les autorités en éducation de Mashteuiatsh ne sont pas en mesure d’établir de parallèle entre la réalité éducative de la communauté et les fonds reçus (nombre d'élèves, programmes offerts, etc.), alors qu’elles ont pourtant démontré avec précision les besoins.

De plus, en dépit de nombreuses démarches initiées de bonne foi auprès du ministère depuis l’automne dernier et de l’urgence de la situation, les annonces du fédéral touchant la formule provisoire et les budgets alloués pour 2021-2022 sont constamment reportées. En effet, en date de ce jour, le financement pour l’année financière qui débute prochainement en avril n’est toujours pas connu. Il est à souhaiter que cette information ne parvienne pas aussi tardivement que l’an dernier, alors les résultats avaient été adressés en septembre seulement, ce qui a généré d’importantes incertitudes et des défis supplémentaires pour la gestion des établissements scolaires.

« Il est plus que temps que le gouvernement considère réellement la situation particulière de chaque Première Nation en matière de financement pour les services éducatifs et adopte des stratégies adaptées, développées conjointement avec la Première Nation, répondant aux besoins véritables des élèves. L’enjeu de l’éducation s’avère fondamental pour l’avenir de nos enfants et nous sommes déterminés à poursuivre nos démarches jusqu’à l’atteinte d’une solution acceptable, en accord avec les besoins de notre communauté », souligne en terminant le vice-chef Verreault.