Le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan (Première Nation des Pekuakamiulnuatsh) et le Conseil des Innus de Pessamit ont conjointement participé, le 29 octobre 2020 en soirée, à l'audience publique du Bureau d'audiences publiques sur l’environnement (BAPE) touchant le projet de construction d’un complexe de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay par GNL Québec. Le lieu d’implantation visé de ce complexe industriel, soit le site de Port Saguenay, se situe sur un territoire où ces Premières Nations innues détiennent des droits ancestraux et un titre ancestral.

Signalons que les projets qui voient maintenant le jour sur le territoire doivent répondre aux enjeux et aux besoins des Premières Nations. Les obligations constitutionnelles protégeant les droits doivent être respectées comme la recherche de consentement, la consultation et l’accommodement. Par ailleurs, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones comprend un article qui prévoit la nécessité d’obtenir, des Premières Nations, un consentement préalable — donné librement et en connaissance de cause.

À l’heure actuelle, les Premières Nations concernées considèrent qu’il est prématuré de se prononcer sur le bien-fondé du projet étant donné les réponses et avis supplémentaires à venir touchant divers aspects. Leur positionnement évoluera selon la démarche en cours, le dialogue ouvert avec le promoteur, l’acceptabilité sociale et les conclusions qui émaneront des consultations prévues avec les membres. De plus, les enjeux entourant les mammifères marins et une réelle transition énergétique demeurent, à leur avis, empreints d’incertitudes.

Pour les trois Premières Nations, ce projet est indissociable de celui de la construction d’une conduite souterraine de gaz naturel et ces deux projets doivent être considérés dans une logique environnementale unique. Il ne saurait y avoir d’acceptabilité du projet Énergie Saguenay si le projet Gazoduq est inacceptable sur le plan environnemental et social et dans le respect des droits ancestraux et du titre ancestral.

Les processus d’approbation de ces deux projets sont suivis de près par les Premières Nations qui considèrent que les mesures d’accommodement liées à leurs droits constitutionnels doivent être cohérentes entre les deux projets. D’ailleurs, et il s’agit d’éléments déterminants de leur mémoire, la segmentation des deux projets accentue les difficultés de se doter d’une vue d’ensemble des impacts et l’évaluation des effets cumulatifs des projets est considérée comme étant déficiente en ce qui a trait aux enjeux autochtones. De l’avis des Premières Nations, les multiples projets se situant dans la zone industrialo-portuaire et les environs devraient d’ailleurs être pris en compte dans une évaluation complète des effets cumulatifs.

Rappelons que les Premières Nations sont signataires d’une entente de collaboration avec GNL Québec pour la phase de planification du projet. Cette entente est vue comme un gage de respect entre les parties et comporte un engagement de consultation de la part du promoteur sur la base des droits ancestraux, du titre ancestral et des intérêts des Premières Nations, tout en prévoyant un processus d’échange en vue de convenir d’une entente sur les répercussions et les avantages, le cas échéant. Jusqu’à maintenant, les discussions se sont toujours déroulées cordialement et dans un esprit de collaboration et d’ouverture.

La Première Nation des Innus Essipit est une communauté autochtone dont le Nitassinan (territoire traditionnel) est situé à l’entrée de la Côte-Nord, du fjord du Saguenay à la rivière Portneuf. Essipit qui signifie « rivière aux coquillages » est reconnue pour son système communautaire inspiré des traditions ancestrales. Son économie est fondée principalement sur le secteur récréotouristique.

La Première Nation des Pekuakamiulnuatsh est située au Lac-Saint-Jean. Elle compte 7 090 membres dont plusieurs sont établis dans la communauté de Mashteuiatsh. Pekuakamiulnuatsh Takuhikan est l’organisation politique et administrative qui représente les Pekuakamiulnuatsh.

La communauté de Pessamit est dans la région administrative de la Côte-Nord à 54 km au sud-ouest de Baie-Comeau. Élu le 17 août 2020, Jean-Marie Vollant est l’actuel chef du Conseil des Innus de Pessamit. La communauté compte 4 033 membres inscrits.

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