Le vice-chef aux relations avec les Premières Nations et les gouvernements et conseiller désigné au territoire de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, M. Charles-Édouard Verreault, exprime son inquiétude et déplore l’absence de consultation de sa Première Nation en ce qui a trait à la récente décision du gouvernement du Québec d’annuler les mesures de protection dans trois massifs forestiers se trouvant dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Voici ses déclarations :

« Pekuakamiulnuatsh Takuhikan a déjà exhorté le gouvernement du Québec à appliquer le principe de précaution concernant le caribou forestier [communiqué du 19 juin 2019]. Nous sommes préoccupés par la décision du Québec d’annuler les mesures de protection qui étaient pourtant convenues dans ces trois massifs situés sur Nitassinan pour préserver l’habitat du caribou, sans même consulter notre Première Nation, alors qu’il a pourtant l’obligation de le faire en vertu du chapitre 19 sur les mesures transitoires de l’Entente de principe d’ordre général. »

« Suite à cette récente annonce, notre équipe a communiqué avec le cabinet du ministre Pierre Dufour afin de connaître les motifs de cette décision et de l’absence de consultation, mais nous n’avons pas reçu de réponse satisfaisante. »

« Tout doit être mis en œuvre pour assurer la pérennité des ressources et le maintien de la biodiversité sur Nitassinan. Le caribou est une espèce culturellement très importante pour nous et pour plusieurs autres Premières Nations. Et plusieurs autres espèces ont besoin de massifs forestiers peu fragmentés et d’attributs d’habitat associé aux vieilles forêts. »

« Par ailleurs, nous considérons qu’il faut être très prudents avant d’affirmer qu’il y a absence de caribous dans les territoires visés. À notre connaissance, il n’y a eu aucun inventaire récent et des lacunes ont déjà été signalées à l’égard du suivi de type télémétrique qui est basé sur quelques individus, très majoritairement des femelles, alors qu’on sait fort bien qu’il existe des différences notables dans les habitudes de déplacement des individus mâles et femelles. »

« En vertu de nos droits et de notre titre ancestral, lequel comporte notamment le droit de déterminer l’utilisation des terres, nous exigeons que le gouvernement respecte son obligation de consulter avant de prendre quelque décision que ce soit ayant des impacts sur notre territoire et la pratique de nos activités traditionnelles. Nous l’avons déjà dit, des mesures de protection pour préserver l’habitat du caribou doivent être mises en place dès maintenant. Les solutions doivent favoriser l’équilibre et le respect des droits des Premières Nations. »