Pekuakamiulnuatsh Takuhikan exhorte le gouvernement du Québec à appliquer le principe de précaution concernant le caribou forestier et à mettre en place dès maintenant des mesures de protection visant à favoriser sa réhabilitation dans les forêts de la région et du Québec.

« À l’instar de nos ancêtres, nous visons à assurer la pérennité des ressources et le maintien de la biodiversité sur Nitassinan, notre territoire. Le caribou est une espèce culturellement très importante pour nous et pour plusieurs autres Premières Nations », a souligné le vice-chef aux relations avec les Premières Nations et les gouvernements et conseiller désigné au territoire, M. Charles-Édouard Verreault.

En vertu des droits ancestraux et du titre aborigène de la Première Nation, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan suit de près ce dossier et entend faire valoir ses choix d’aménagement du territoire, dans une approche de Nation à Nation. Il entend demeurer vigilant et observer ce qui sera mis de l’avant par le Québec, afin de s’assurer que les zones sensibles à préserver pour le caribou sur Nitassinan soient désignées comme telles et bénéficient des mesures requises. Le vice-chef Verreault participait d’ailleurs à la rencontre sur la stratégie caribou avec le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, M. Pierre Dufour, le 19 juin à Roberval.

En 2003, les Pekuakamiulnuatsh avaient cessé volontairement et à titre provisoire la chasse au caribou forestier, avec l’espoir de pouvoir la reprendre lorsque le cheptel sera rétabli. Force est d’admettre que l’espèce est en danger de même que l’activité traditionnelle de chasse qui l’accompagne. Il ne faut pas attendre et laisser s’éteindre l’espoir avant d’agir.

L’importance du lien qui unit les Premières Nations au caribou ainsi que sa valeur ne sont pas assez mis de l’avant dans le discours actuel. Souvent, on ne parle que de l’enjeu économique de la stratégie et des éventuels accommodements aux industries et communautés forestières. Rarement, entend-on parler de l’impact de la stratégie sur les Premières Nations.

Pekuakamiulnuatsh Takuhikan croit que sauver le caribou forestier démontrerait que nous sommes sur la bonne voie pour maintenir la santé des écosystèmes de la forêt boréale et que notre développement est respectueux d'un grand nombre d'espèces. Des efforts importants doivent être faits afin de parvenir à une réelle conservation de cette espèce culturellement très importante et emblématique pour la Première Nation.

« Il est indéniable que les actions et les efforts collectifs que la société doit faire pour sauver le caribou forestier ont des impacts qui touchent des activités importantes comme la villégiature et la foresterie, mais nous sommes condamnés à y faire face et à trouver des solutions. Il est essentiel de trouver un meilleur équilibre dans la gestion des activités et des ressources dans nos forêts », a ajouté le vice-chef Verreault.