En cette date d’anniversaire de la signature de l’Entente de principe d’ordre général de 2004, le porte-parole du Regroupement Petapan, le chef Gilbert Dominique, tient à rappeler aux leaders des quatre partis politiques représentés à l’Assemblée nationale l’importance pour les Premières Nations d’arriver à la signature d’un traité. Une lettre similaire a été envoyée au premier ministre Stephen Harper.

Mashteuiatsh, le 31 mars 2014

Madame Pauline Marois, chef du Parti Québécois
Monsieur Philippe Couillard, chef du Parti libéral du Québec
Monsieur François Legault, chef de la Coalition Avenir Québec
Madame Françoise David, coporte-parole de Québec solidaire

Mesdames,
Messieurs,

Aujourd’hui marque une date historique. Il y a 10 ans, le 31 mars 2004, après des années de négociations, les Premières Nations innues du Conseil tribal Mamuitun (maintenant le Regroupement Petapan formé de Mashteuiatsh, Essipit et Nutashkuan) signaient formellement et solennellement avec les gouvernements du Québec et du Canada l’Entente de principe d’ordre général dans le dossier de la négociation territoriale globale.

Cette entente avant-gardiste et unique au Canada visait un objectif ambitieux, mais louable et réalisable, celui de concilier dans un traité moderne les droits des Premières Nations avec l’affirmation de la souveraineté de la Couronne, en misant notamment sur la reconnaissance des droits ancestraux, et non sur leur extinction. Elle devait en ce sens déboucher rapidement sur la signature d’un traité de nation à nation.

Aujourd’hui, 10 ans plus tard, nous sommes toujours en discussion sur ce même dossier, à la recherche du même résultat. Récemment, nos négociateurs ont adopté un plan de travail conjoint à la table de négociation et nous nous sommes entendus sur un plan politique pour viser l’atteinte d’un résultat final d’ici la fin de l’année 2015.

Nous voulons garder espoir et demeurons confiants que les gouvernements québécois et canadien vont honorer leur parole et leur signature. Cependant, le temps joue en notre défaveur. En tant que chef responsable de la négociation pour le Regroupement Petapan, j’affirme que nous ne pouvons plus nous permettre de repousser l’échéance.

En cette date symbolique pour nous tous, je vous demande de vous engager à respecter l’échéance de décembre 2015 et à honorer la parole et la signature du gouvernement du Québec. Ce dossier est d’une importance capitale pour l’avenir de nos Premières Nations.

Gilbert Dominique
Chef de Mashteuiatsh