L’activité de pêche traditionnelle printanière des Pekuakamiulnuatsh a pris fin le 24 mai dernier et les données compilées par le Secteur de l’aménagement et des services en territoire de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan permettent de constater des résultats comparables à l’an dernier pour la ouananiche et une légère diminution pour le doré. Sur un total de capture de 596 ouananiches, on constate un nombre de capture moyen par visite (taux de succès) de 1,00 pour la ouananiche. Il était de 1,07 en 2011. Pour le doré, sur un total de capture de 2 994, le taux de succès a diminué cette année avec 5,04 captures par visite, alors qu’il était de 6,46 le printemps dernier.

Les ouananiches capturées par les Pekuakamiulnuatsh dans les 15 dernières années avant 2012 correspondent à une moyenne de 6,24 % des captures totales de la région. Pour les trois dernières années, soit 2009, 2010 et 2011, la pêche traditionnelle pratiquée par les Pekuakamiulnuatsh représentait 4,46 % de toute la récolte de ouananiches, le reste relevant de la pêche sportive.

Pour le doré, les captures des Pekuakamiulnuatsh dans les 15 dernières années avant 2012 correspondent à une moyenne de 7,25 % des captures totales de la région. Pour les trois dernières années, soit 2009, 2010 et 2011, la pêche au filet des Pekuakamiulnuatsh se situe à 8,17 % de la récolte de dorés, le reste relevant de la pêche sportive.

La pêche au filet est une activité encadrée par Pekuakamiulnuatsh Takuhikan qui en assure le bon déroulement par un code de pratique et la présence d’agents territoriaux. Chaque pêcheur ilnu qui veut pratiquer la pêche au filet est tenu de se procurer un certificat d’identification et de respecter les indications du code de pratique. Chaque filet est étiqueté, des bouées permettent la localisation du filet à l’intérieur du périmètre de pêche traditionnelle qui se situe en face de la communauté et un rapport des captures doit être fait. Une surveillance est assurée par les agents qui eux aussi font rapport à chaque jour. À la fin de la saison, les prises sont compilées et les données sont fournies au ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) pour fins d’étude et de suivi.

Au cours des années, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan a suivi de près la situation de la ouananiche, a collaboré aux recherches et a même convenu, à certains moments, d’arrêter la pêche, par souci de précaution, de cohabitation et de solidarité, et ce, malgré le fait que l’étude réalisée en 1987 par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP) de même que les suivis scientifiques démontraient le peu d’impact de la pêche traditionnelle sur la population de ouananiche. C’est aussi par souci de cohabitation qu’il a pris la décision de tenir la pêche au filet avant la pêche sportive et de l’arrêter dès l’ouverture de cette dernière pour que les deux activités ne se chevauchent pas, afin d’éviter les conflits d’usage sur le Pekuakami.

« Pekuakamiulnuatsh Takuhikan demeure ouvert à poursuivre ses discussions de nation à nation avec le gouvernement du Québec et à poser les gestes nécessaires pour favoriser la cohabitation, mais il existe un équilibre à rechercher avec le respect des droits ancestraux. La recherche d’une solution doit aussi être basée sur les principes de conservation et de pérennité de la ressource, des éléments que nous continuerons d’examiner avec précaution en compagnie de nos voisins régionaux, pour le bénéfice des générations futures. La solution doit se trouver dans le respect des deux pratiques de pêche, soit celle des Pekuakamiulnuatsh et celle des pêcheurs sportifs », a indiqué le vice-chef aux affaires extérieures, Florent Bégin.

Pekuakamiulnuatsh Takuhikan est l’organisation politique et administrative qui représente les Pekuakamiulnuatsh.

Document pertinent :
Document d'information | La pêche traditionnelle des Pekuakamiulnuatsh