Le Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean n’est aucunement en train de « tasser » qui que ce soit relativement à la pêche à la ouananiche dans les tributaires du Pekuakami (lac Saint-Jean). Au contraire, il continue de favoriser l’harmonisation des activités sur le territoire; c’est pourquoi il a proposé des mesures très raisonnables à l’égard de deux portions de rivière dont l’une, jusqu’à maintenant, n’a jamais été ouverte à la pêche à la ouananiche au grand public.

Dans une lettre adressée à la direction régionale du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) le 11 février dernier, le Conseil des Montagnais a émis ses préoccupations à l’égard de modifications majeures apportées à la gestion de la pêche en rivière, et ce, sans consultation préalable de la Première Nation, alors qu’elle aurait dû l’être en amont et de façon distincte. « Il me semble que c’est simple à comprendre. Dans tout projet important qui touche notre territoire, ses ressources et notre mode de vie, notre Première Nation est incontournable et tous les intervenants dans ces dossiers doivent comprendre l’importance du respect des processus de consultation en vigueur », a signalé le vice-chef M. Florent Bégin.

Concernant les préoccupations émises, le Conseil des Montagnais a demandé qu’aucun secteur de la rivière Ashuapmushuan en amont du rapide de l’Épinette blanche ne soit ouvert à la pêche, une zone considérée très importante sur le plan culturel et patrimonial. Le Conseil ne s’est pas opposé à l’ouverture de zones partout en aval sur l’Ashuapmushuan et dans la rivière aux Saumons.

Pour ce qui est de la rivière Métabetchouane, la proposition consistait à réserver, dans une seule fosse, une journée sur deux pour notre Première Nation. Le Conseil des Montagnais y envisage une activité de pêche à caractère communautaire favorisant la transmission de connaissances et savoirs traditionnels aux plus jeunes de notre Première Nation. Ce secteur est aussi très important dans l’histoire des Pekuakamiulnuatsh, que ce soit comme voie de navigation ou comme lieu de rassemblement ayant même été ciblé historiquement pour l’établissement d’un territoire de réserve en 1853. Il est également très riche sur le plan archéologique.

En terminant, le Conseil des Montagnais tient à rappeler que le devoir constitutionnel de consultation et d’accommodement imposé à la Couronne, tant fédérale que provinciale, s’applique à toute activité ou tout projet susceptible d’avoir un effet préjudiciable sur les droits, titres et intérêts situés sur le territoire ancestral de notre Première Nation. Cette consultation et les mesures d’accommodement prennent toute leur importance, surtout lorsque l’on tient compte que les Ilnus de Mashteuiatsh négocient actuellement un traité avec les gouvernements. La Première Nation rappelle qu’elle détient des droits ancestraux reconnus, incluant le titre aborigène, en vertu de la Constitution et entend les faire respecter.