Pekuakamiulnuatsh Takuhikan joint sa voix à celle de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador et dénonce vivement l’inaction des gouvernements fédéral et provincial qui n’ont à ce jour proposé encore aucune solution pour le financement des services de police des Premières Nations. Mashteuiatsh est encore placée devant une situation où l’avenir de son service est à la merci d’échéanciers serrés et incertains.

« Il est incroyable de constater à quel point les gouvernements, principalement le gouvernement fédéral, se traînent les pieds dans ce dossier. Il y a deux ans, notre communauté avait dû entreprendre, de façon très sérieuse, toutes les démarches d’abolition de son service de police et, depuis ce temps, nous avons fait tous les efforts pour éviter que ça se reproduise. Nous sommes pourtant encore placés devant une situation d’attente et d’insécurité, alors que notre financement est assuré seulement jusqu’au 31 mars prochain et que nous devons planifier les prochaines années. C’est tout à fait déplorable », a mentionné le conseiller désigné à la Sécurité publique, Charles-Édouard Verreault.

Après avoir été en mesure, en mars 2016, de trouver une solution temporaire pour le maintien de son service de police, Mashteuiatsh a entamé immédiatement des démarches dans le but de convenir avec les gouvernements d’un financement récurrent et stable pour les services de police des Premières Nations. Le dossier a même été porté directement à l’attention des premiers ministres du Canada et du Québec, Justin Trudeau et Philippe Couillard, par le chef Clifford Moar lors de rencontres au cours des derniers mois. Une demande de rencontre avec le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a même été refusée.

« Le premier ministre Justin Trudeau ne cesse de répéter qu’il n’y a pas de relation plus importante à ses yeux que celle avec les peuples autochtones. Qu’il passe de la parole aux actes. Son ministre de la Sécurité publique convient lui-même que les services de police sont des services essentiels au sein des communautés des Premières Nations. Et le gouvernement du Québec doit assumer lui aussi ses responsabilités dans ce dossier », a ajouté le conseiller Verreault.

Le service de police de Mashteuiatsh reçoit un financement annuel de 1,2 million $ alors que les besoins sont de 500 000 $ supplémentaires annuellement. Il a accumulé au fil des ans un déficit de 2,9 millions $, attribuable à un financement inéquitable où les policiers autochtones sont financés à environ 50 000 $ de moins par policier que les autres policiers au Québec.